Node Cahier Technique XX - Essais SAFE (2002)

Ce cahier technique présente une synthèse des essais SAFE et de leurs résultats, essais pseudo-dynamiques effectués à ISPRA et concernant le comportement en cisaillement de voiles en béton armé, à faible élancement géométrique.

Ces essais ont déjà fait l'objet de plusieurs communications techniques spécifiques (notamment au Vème colloque AFPS), et l'objet essentiel ici est surtout d'en présenter une vue d'ensemble. Les deux auteurs, déjà fort actifs au sein de l'AFPS, doivent être particulièrement remerciés pour cette nouvelle contribution et le travail qu'elle représente. Même si le domaine d'utilisation des éléments de structure étudiés ici est assez restreint (nucléaire essentiellement), la démarche générale est exemplaire et mériterait d'être étendue à d'autres types d'éléments de structure pour bien calibrer le degré de conservatisme des méthodes de dimensionnement actuelles [il faut bien convenir cependant que l'on se heurte assez vite alors aux problèmes de coût].

Sur un plan plus technique, il apparaît délicat et dangereux au sismologue limité que je suis, de m'aventurer dans des discussions de fond sur les résultats obtenus. Je me bornerai donc à mentionner brièvement les principaux enseignements que j'en retiens, mais en incitant fortement le lecteur à dépasser la préface et à lire l'ensemble du document ! Les murs de béton armé bien conçus peuvent présenter une ductilité très importante et une forte non-linéarité, avec une décroissance très importante de la rigidité initiale, et des distorsions maximales admissibles allant jusqu'à 0.5 %. Les capacités de résistance statique réelles sont conformes aux attentes, et sensiblement supérieures aux valeurs réglementaires. En revanche, les déplacements maximaux réels sont largement supérieurs aux estimations (facteurs pouvant aller jusqu'à 10), en liaison avec d'importantes chutes de rigidité.

Il reste que de tels essais ne donnent directement accès qu'aux coefficients de ductilité locale. Même si l'on peut espérer que des modèles de calcul bien calibrés sur des éléments de structure puissent permettre d'approcher le comportement global d'un assemblage complexe d'éléments, il semble indispensable de mener aussi des études expérimentales sur des structures complètes réelles. Les essais CASSBA I CAMUS en ont été d'excellents exemples "en laboratoire". Et c'est ici que le sismologue que je reste s'aventure malgré tout à se permettre un conseil à ses collègues des structures: s'il est une leçon que nous réapprennent systématiquement tous les événements (grands et modérés) bien enregistrés, c'est qu'il nous faut rester humbles et réceptifs, prêts à découvrir de nouveaux effets méconnus, ou à corriger certaines idées communément acceptées mais fausses. Seuls les enregistrements accélérométriques in situ ont réellement fait avancer les connaissances en sismologie des mouvements forts (grâce aussi, bien sûr, à tous les efforts d'interprétation et de modélisation postérieurs à l'observation de ces données). J'ai la faiblesse de penser qu'il pourrait en aller de même pour le comportement des structures, et qu'il est aussi urgent de réfléchir, en Europe, à un programme ambitieux d'instrumentation accélérométrique in situ des bâtiments et structures.

Extrait (accessible à tout public):

afps_cahier_technique_2002_xx_presentation_et_interpretation_essais_safe_extrait.pdf

Document complet (accessible aux adhérents):

afps_cahier_technique_2002_xx_presentation_et_interpretation_essais_safe.pdf

Mis à jour le 20/09/2024