Cahiers techniques • Cahier Technique 17 - La chaîne de l'aléa sismique (1999)
L'ingénieur qui a la pratique quotidienne du génie parasismique n'est généralement pas amené à revenir sur les hypothèses de base qui lui sont imposées par les règles parasismiques en vigueur. Ces hypothèses concernent en particulier des domaines qu'il connaît peu ou pas du tout, comme la géologie et la tectonique, la sismologie ou la géotechnique.
Pourtant, ces règles parasismiques font apparaître des paragraphes qui pourraient faire naître de la part du concepteur et de l'ingénieur des besoins de connaissances plus approfondis, en particulier concernant les règles générales de conception (« voisinage des failles actives ou non », « zones suspectes de liquéfaction », ...) ou la définition du séisme de calcul (« modélisation du mouvement du sol », « définition de l'action sismique »).
Comme aimait le rappeler Monsieur DESPEYROUX, les mouvements sismiques produits par les sources sismiques sont par ailleurs hautement non stationnaires, à la différence d'autres mouvements dynamiques, ceux dus au vent par exemple : « Ceci signifie qu'on ne peut isoler dans un enregistrement aucun tronçon dans lequel la distribution de la variable aléatoire ait les mêmes propriétés que dans tout autre tronçon de même longueur prélevé dans l'enregistrement et, a fortiori, que dans l'enregistrement tout entier. Du point de vue des effets sur les ouvrages, ce dernier ne saurait donc être considéré que dans son intégralité. (...) Il en résulte que la définition, même simplifiée, d'une action sismique nécessite l'introduction explicite ou implicite de plusieurs paramètres et que la détermination d'une action de calcul ne peut s'effectuer qu'à partir d'une collection d'enregistrements suffisamment représentative des divers cas possibles ».
Il est donc toujours très utile de revenir de temps en temps à la connaissance de la nature profonde de l'origine de ces mouvements sismiques, à partir des dernières recherches effectuées en géologie et tectonique, en sismologie fondamentale et en sismologie de l'ingénieur incluant la géotechnique.
Ce cahier technique n° 17 fait état de certains des derniers développements dans les différentes disciplines évoquées ci-dessus et présentés lors d'une journée d'étude AFPS, le lundi 14 décembre 1998, à l'ENPC.