Que nous enseignent les séismes passés • Les séismes passés au Chili
Ce séisme a fait l'objet d'une mission post-sismique. Pour de plus amples renseignements : 2010 Chili
Le 1er avril 2014, un séisme de magnitude Mw=8,2 selon l’USGS et le CSN (Centre sismologique national, Université du Chili) s’est produit à 20h46 heure locale (1h46 le 2 avril, heure Française) dans la région d’Iquique à environ 1500 km au nord de Santiago du Chili.
Le choc principal s’est produit au large des côtes du Chili à environ une quarantaine de kilomètres de profondeur (d’après le CSN) sur le plan de subduction entre la plaque Nazca et la plaque Amérique du Sud. La plaque Nazca s’y enfonce à une vitesse de 6,5 cm/an. Cette zone de subduction de plus de 7000 km de long a produit les plus forts séismes connus au monde, en particulier le plus fort jamais enregistré en 1960 (magnitude 9,5 le long du sud Chili). Le tremblement de terre du 1er avril 2014 s’est produit dans une zone de « gap » ou lacune sismique. Le dernier séisme majeur de cette zone s’est produit en 1877 (magnitude estimée à 8,8) lui-même précédé en 1868, un peu plus au nord, d’un séisme de magnitude également 8,8. Le séisme du 1er avril a été précédé par de très nombreux chocs précurseurs depuis le mois de mars 2014 : un séisme de magnitude 6,7 le 16 mars suivi par 3 évènements de magnitude 6,2 les 17, 22 et 23 mars ; mais aussi 26 séismes de magnitude M>5 et plus de 60 séismes de M> 4. Depuis le séisme du 16 mars, cette sismicité a progressivement « migrée » vers le nord sur environ 60 km jusqu’à l’épicentre du 1er avril. Le 3 avril à 10h43 en heure locale une réplique très importante (magnitude 7,6 à 40 km de profondeur selon le CSN) s’est produit 100 km au Sud-est du choc principal. L’ensemble des foyers de ces séismes s’entend sur une zone de 100 x 200 km. Cette série de séismes que l’on peut qualifier de séquence résulte du glissement saccadé d’une surface importante de la subduction andine.
Pour rappel, les derniers séismes importants qui se sont produits sur la zone de subduction andine sont : au sud du séisme du 1er avril, le séisme de Maule (Mw=8,8 en 2010, plus de 500 victimes majoritairement dues au tsunami qui l’a suivi), le séisme de Tocopilla (Mw= 7,7) en 2007 et celui d’Antofagasta (Mw= 8,1) en 1995; au nord, le séisme au large du Pérou (de Mw= 8,4) en 2001.
Le séisme du 1er avril 2014 a généré un tsunami, précédé par un léger un retrait de la mer, avec des vagues de 2,1 m de hauteur. Les autorités chiliennes, ainsi que celles de l’Equateur, du Honduras et du Pérou ont lancé, immédiatement après le séisme, une alerte au tsunami. Les populations ont évacué les zones basses et l’alerte a été maintenue pendant 6 heures. Le 2 avril, environ 5 décès sont à déplorer. Les dégâts dus à la secousse semblent peu importants bien qu’elle ait été ressentie avec une intensité de VIII notamment à Iquique (d’après USGS) ainsi qu’à Codpa et Cuya (d’après CSN). Ce niveau de secousse peut générer des dégâts importants sur des bâtiments vulnérables mais mineurs sur des bâtiments sérieusement construits. Le Chili a, depuis le séisme de 1960, mis en place des normes de constructions parasismiques associées à des contrôles stricts.
Les scientifiques qui étudient cette zone s’attendent à un séisme de magnitude 9, qui serait donc 30 fois plus puissant que celui du 1er avril, générant alors un fort tsunami. Le temps qui nous sépare de ce fort séisme reste débattu (imminent à 150 ans environ selon les études). Ce qui est certain, c'est que la population et les autorités doivent s'y préparer.
Pour en savoir plus :
http://www.emsc-csem.org/Earthquake/earthquake.php?id=368890
http://earthquake.usgs.gov/earthquakes/eventpage/usc000nzvd#summary
http://www.emsc-csem.org/Earthquake/226/M8-1-OFFSHORE-TARAPACA-CHILE-on-April-1st-2014-at-23-46-UTC
(Informations d’après le site de l’USGS, du CSN, du CSEM et la presse)